Une épopée est définie comme le récit d'une grande action, mettant en jeu ou symbolisant les grands intérêts d'un peuple...
Son but? Forger une histoire collective, ou exalter un ideal collectif, a travers les aventures exceptionnelles d’une entité héroïque centrale.
Dans le récit, tout est dans l'exagération, le fantastique, ...
Une action centrale, des exploits extraordinaires, provoquent un enthousiasme qui suspend la raison.
Mise en valeur de la force, de la grandeur, de l'intensité, et de la violence du héros.
En des termes littéraires:
Antiquité: Iliade (Homère), Énéide (Virgile)
Moyen Age: Chanson de Roland
Epoque Moderne: légende des siècles (Hugo)
Musicalement, il s'agit de traduire ces exploits par de la grandiloquence… cela se traduit par exemple en musique classique par l'utilisation de cors, de choeurs...
La recette est de faire évoluer la mélodie vers l'accord parfait (souvent majeur), et dont la progression est souvent chromatique (pensez aux mélodies simplistes qui accompagnent les matches de basket dans les stades des USA, ou aux transpositions putassières de toute une partie de la pop mielleuse de la variété internationale)
Le problème, c'est qu'il s'agit là d'une notion d'harmonie tonale... donc valable dans le seul paradigme de la culture occidentale... quid des oeuvres épiques d'orient, moyen-orient, d'Asie, d'Afrique?
L'autre recette est de l'ordre de la rythmie: utilisation exclusive de rythmes binaires et ternaires. Comme le rock est une musique qui de base n'utilise que ce type de rythmes, les artéfacts utilisés sont plutôt ceux des rythmes soutenus.
Aujourd'hui, dans le rock, on trouve des tonalités épiques essentiellement dans:
- la pop
- le metal
Pour le métal, c'est facile: les métalleux n'aiment pas leur monde, veulent vivre dans un monde idéal, où il serait héroïque et socialement acceptable d'être timide, moche, et mal habillé. La démonstration est immédiate: la mystification reste pour eux le seul moyen de mener une vie qui pourrait paraître comme acceptable... d'où son pendant épique.
Pour la pop (indé en particulier), c'est plus compliqué... l'indep est un gars (ou une fille, n'oublions pas, nous sommes le 08 mars) qui parvient à se fait croire que son référentiel culturel est un référentiel absolu. Le côté héroïque de sa personnalité n'est ni plus ni moins que la lutte permanente entre sa médiocrité et l'illusion d'être au-dessus des autres (SALE HIPSTER). Sa vie est donc une épopée permanente.
Si l'on décompose maintenant par pays... on retrouvera nécessairement des groupes dont les peuples du pays d'origine sont sensibles à la construction d'un peuple. Au hasard, les USA, pour qui la découverte du territoire par ceux qui en deviendront les colons, la conquête de l'ouest, etc... est une fascination collective.
Bizarrement, l'americana, pan de la culture américaine (dont une bonne part se traduit par des oeuvres musicales) qui s'intéresse à la naissance de cette culture américaine, utilise relativement peu d'oeuvres épiques.
Voilà, tous ces sujets ont été abordés de près ou de loin (avec plus ou moins de sérieux)... voici la playlist:
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